mardi 15 juillet 2014

Les graisses animales: non au gaspillage!


Les graisses animales sont utilisées depuis très longtemps dans la fabrication des savons. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui. Il suffit de regarder la composition des savons du commerce pour voir que le sodium Tallowate (suif de boeuf saponifié) est très souvent le premier, voire le seul ingrédient. C'est le cas des savons Nivea par exemple mais aussi de beaucoup d'autres. Ce choix vient principalement du fait que cette matière première est pésente en grande quantité et à un faible coût. En effet, le suif de boeuf n'est pas utilisé dans l'industrie alimentaire et doit le plus souvent être éliminé par incinération.

Étant à la recherche d'une matière grasse solide locale pouvant apporter dureté et mousse à mes savons, j'ai dû me rendre à l'évidence que les graisses animales sont les seules à disposition. Si on arrive à se représenter que la graisse animale se transforme en savon en présence de la soude caustique l'utilisation de ces graisses est déjà moins dérangeante. Il ne reste de graisse dans le savon que si l'on décide de surgraisser le savon pour obtenir un savon nourrissant pour la peau et pour limiter le risque d'avoir un savon caustique (trop de soude). Comme je fais des savons surgras, je contourne en partie le problème en surgraissant mes savons contenant des graisses animales au moment de la trace. Je calcule la quantité exacte de soude nécessaire pour transformer toutes les matières grasses en savon et j'attends que la réaction de saponification soit déjà bien amorcée avant d'ajouter des huiles végétales en excès pour surgraisser le savon. Ainsi je diminue le risque de retrouver des graisses animales non saponifiées dans mon savon.

Il faut cependant rappeler que la plupart des gens se tartine sur la peau des matières grasses issues du pétrole (à mon avis bien pire que des graisses animales) sans que cela ne leur pose de problème. En effet, toutes les crèmes, lotions et autres produits pour le corps industriels en contiennent. C'est d'ailleurs aussi le cas de beaucoup de savons, principalement les savons liquides.

Les deux graisses animales les plus courantes sont le saindoux de porc et le suif de boeuf. Alors que le premier peut être revalorisé dans l'industrie alimentaire, le second est un déchet qui est incinéré. J'ai eu beaucoup de peine à trouver une boucherie qui puisse me vendre l'une ou l'autre de ces deux graisses de production artisanale. Le gras de porc étant revendu quelques centimes le kilo à un gros producteur qui fournis ensuite les grandes surfaces en saindoux (avec ajout d'antioxydants) et le gras de boeuf n'étant plus revalorisé il est directement éliminé comme déchet. J'ai finalement trouvé un jeune boucher passionné qui récupère le gras de boeuf pour produire artisanalement du suif de boeuf. Il m'en a très généreusement donné pour faire mes premiers tests avec cette matière première.

Pour le moment il me reste le problème de l'odeur qui reste dans le savon avec les graisses animales artisanale. J'ai aussi l'impression que ces savons rancissent plus vite. Mais je vais continuer à faire des tests.

J'ai aussi commencé à mettre du beurre clarifié dans mes recettes. Cela me semble une bonne solution moins choquante que les graisses de porc ou de boeuf. Mais là aussi un problème d'odeur avec des savons qui peuvent sentir légèrement le lait caillé si on ne met pas de fragrance. Surtout ne pas utiliser du beurre non clarifié sinon l'odeur est vraiment dérangeante.

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